La genèse de la situation autour de l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud

 

Au regard de la situation dans le Caucase, il y a lieu de faire un retour dans le passé pour se faire une idée de la genèse du problème autour de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. Sans compter qu'il a fallu l'avènement d'un certain Vladimir Poutine au pouvoir en Russie pour que cette population recouvre sa fierté d'antan. Banalisée et frustrée qu'elle était depuis l'effondrement du Mur de Berlin et la dislocation orchestrée et réussie de l'ex-Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). C'est juste une relecture responsable de l'histoire que nous faisons. Sans passion aucune.

 

Il faut d'entrée, souligner que l’Abkhazie est entrée dans l’empire russe volontairement en 1810 séparément de la Géorgie comme une principauté autonome. A la suite des guerres de Caucase de la deuxième moitié du XIX ème siècle, une partie de la population autochtone a quitté l’Abkhazie et son territoire est devenu un objet attractif pour l’expansion géorgienne. Les actions des cercles nationalistes de la Géorgie visant à établir leur contrôle sur l’Abkhazie se sont intensifiées après l’éclatement de l’empire russe. En mai 1918, la République Démocratique de la Géorgie, qui venait d’être créée, a occupé et annexé l’Abkhazie avec le soutien des troupes allemandes. La République soviétique socialiste d’Abkhazie a été proclamée le 31 mai 1921, après l’arrivée du pourvoir soviétique. Deux mois après, son indépendance a été reconnue par les nouvelles autorités de la Géorgie. La République soviétique socialiste d’Abkhazie a participé, en tant qu’Etat souverain, à la création de l’Union soviétique, et son représentant a signé en décembre 1922 le Traité de formation de l’URSS. De février 1922 à février 1931 la RSS d’Abkhazie, avec la RSS de Géorgie, faisait partie, sur un pied d’égalité, d’un Etat commun et s’appelait "la SSR d’Abkhazie basée sur le Traité". Mais sur instruction de Staline en février 1931, la SSR d’Abkhazie basée sur le Traité a été, malgré la volonté du peuple abkhaze, transformée en une République autonome faisant partie de la SSR de la Géorgie. La violation des droits souverains de l’Abkhazie, la diminution de son statut jusqu’au niveau d’une autonomie au sein de la Géorgie ont à l’époque amené à une indignation populaire, à une réunion nationale qui a élevé une protestation, vigoureuse contre une telle décision. L’année 1937 a marqué le commencement de la période la plus sombre dans l’histoire récente de l’Abkhazie. Lavrenti Beria a enclenché la terreur et les répressions visant à éliminer l’élite politique et intellectuelle du peuple abkhaze. On appliquait d’une façon massive la politique de la géorginization : l’écriture abkhaze a été transposée à la base graphique géorgienne, les noms d’origine abkhaze ont été remplacés par des noms géorgiens, on procédait d’une façon conséquente à la politique de déplacement visant à briser la structure ethno-démographique de la population. De 1937 à 1953 des dizaines de milliers de géorgiens ont été déplacés de la Géorgie en Abkhazie ce qui a augmenté d’une façon considérable leur part dans la population de l’Abkhazie. Pour les abkhazes il était difficile de faire carrière s’ils ne changeaient pas leurs noms à la manière géorgienne. Les événements autour de l’Ossétie se déroulaient d’une façon similaire. En 1774, le peuple ossète est entré volontairement dans l’Empire russe avec toutes ses terres et en 1843 la partie sud de l’Ossétie s’est vue organiser un district ossète au sein de la province de Tiflis inclus dans le système administratif et territorial de la Russie. Après l’éclatement de l’Empire russe en 1917, les dirigeants de la Géorgie ont essayé de rattacher la partie sud de l’Ossétie qui avait exprimé la volonté de rester au sein de la Russie. En 1920, elle a été l’objet d’une agression armée accompagnée par des répressions drastiques et le génocide (près de 20 000 personnes ont été éliminées, plus de 50 000 personnes ont été chassées vers le nord à travers la chaîne de Caucase). Pendant la période soviétique, les ossètes ont été l’objet de mêmes oppressions et discrimination que les abkhazes. Après la formation de l’Union soviétique, l’Ossétie du Sud a été incluse au sein de la Géorgie comme la région autonome de l’Ossétie du Sud et l’Ossétie du Nord au sein de la République Soviétique Fédérale Socialiste Russe.

 

Voici le décor planté.

 

Ceci étant, après l’éclatement de l’Union Soviétique, le président de la Géorgie d’alors Zviad Gamsakhourdia a mis le cap sur la formation d’un Etat nationale unitaire. En adoptant le slogan « La Géorgie pour les géorgiens », il a déclaré : « Nous devons déporter les ossètes en Russie, nous devons démembrer le territoire abkhaze, nous devons annuler l’autonomie de l’Adjarie, le territoire de la Géorgie ne doit pas avoir des autonomies, la Nation entière doit dominer ». Le 17 mars 1991, l’Ossétie du Sud a pris part au référendum sur le sort de l’URSS où 98% de la population s’est prononcée pour la préservation de l’union. Le Soviet suprême de la République socialiste soviétique de Géorgie ayant violé une fois de plus les lois qui étaient en vigueur à l’époque. Après la chute de l’URSS, la population de l’Ossétie du Sud a voté pratiquement à l’unanimité le cadre du référendum du 19 janvier 1992 pour la déclaration de l’indépendance. Le 29 mai 1992, le Soviet Suprême de la République de l’Ossétie du Sud a adopté l’Acte sur l’indépendance d’Etat. Le 23 juillet 1992, le Soviet Suprême de l’Abkhazie a déclaré l’Abkhazie l’Etat souverain et le sujet du droit international. Parallèlement, le parlement de l’Abkhazie s’est adressé aux dirigeants de la Géorgie et a proposé de commencer les négociations sur l’établissement des relations des sujets égaux sur la base d’un accord fédéral. Répondant au refus de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie de suivre les ordres de Tbilissi les dirigeants géorgiens ont essayé de les subjuguer par force. Les activités militaires lancées par les dirigeants géorgiens contre l’Ossétie du Sud ont tué en 1990 – 1991 plus de trois mille personnes, provoqué un exode de plus de 40 mille Ossètes vers l’Ossétie du Nord. Plus de cent villages de l’Ossétie du Sud ont été brûlés. La guerre que les autorités de Tbilissi avaient commencé contre l’Abkhazie en 1992 1993 a apporté à peu près 7 mille morts, 200 – 250 mille (pour la plupart des cas les géorgiens) de 550 mille habitants de l’Abkhazie d’avant guerre sont devenus réfugiés. Après l’arrêt des agressions payées par d’énormes sacrifices de la part de la population ossète et abkhaze, s’est vu se déclencher le processus de maîtrise des conflits et de création de mécanismes de règlement avec la participation énergique de la Russie. Le 24 juillet 1992, les Présidents de la Russie et de la Géorgie - Borris Eltsine et Edouard Chevardnadze – ont signé à Sotchi un Accord sur les principes du règlement du conflit entre la Géorgie et l’Ossétie selon lequel le 14 juillet 1992 l’opération de maintien de la paix en Ossétie du Sud a commencé : les forces mixtes de maintien de la paix qui comprenaient les bataillons russe, géorgien et ossète ont été déployées dans la zone du conflit. Dans le cadre de l’Accord de Sotchi on a créé aussi une Commission de contrôle mixte sur le règlement du conflit entre la Géorgie et l’Ossétie. L’OSCE a pris part dans le travail de cette Commission comme observateur. En juillet août 2004, ayant grièvement violé l’accord mentionné, la partie géorgienne a fait un recours à la force contre l’Ossétie du Sud dans sa tentative de résoudre le problème par voie militaire. Le 5 novembre 2004 à Sotchi, une rencontre entre le premier ministre de la Géorgie Zourab Zhvania et le Président de l’Ossétie du Sud Edouard Kokoity a eu lieu par intermédiaire de la Russie. Edouard Kokoity a accepté le plan de règlement du conflit à trois étapes introduit par Zourab Zhvania et présenté par les dirigeants géorgiens en automne 2004 à la 59ème session de l’Assemblée générale de l’ONU. M. Zhvania manifestait par ce fait sa bonne volonté de résoudre les problèmes, y compris les questions concernant le statut, par voie de négociations. Mais après la mort mystérieuse de Zourab Zhvania au début de 2005, Mikhaïl Saakachvili a renoncé au plan à trois étapes qui balisait le chemin vers la conclusion d’un accord entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud. Le 12 décembre 2005, le Président de l’Ossétie du Sud Edouard Kokoity a fait encore une tentative d’arriver au compromis. Il a présenté à Mikhaïl Saakachvili et à l’OSCE une proposition de lancer avec la partie géorgienne un travail commun sur le programme d’actions intégré dans le cadre de la Commission de contrôle mixte. Le Premier ministre géorgien Zourab Nogaideli a positivement apprécié cette initiative. Cet arrangement a été consigné dans les documents de la Commission de contrôle mixte. Documents signés par le Ministre d’Etat chargé du règlement des conflits, Gueorgui Khaindrava. Cette position a été soutenue par l’OSCE dont les représentants étaient, eux aussi, favorables à la signature par Tbilissi et Tskhinval d’un document sur le non recours à la force. Mais la partie géorgienne a changé complètement sa position une fois de plus. Gueorgui Khaindrava a été destitué et le nouveau Ministre d’Etat chargé du règlement des conflits, Merab Antadze a refusé de continuer le travail sur le programme commun au cours de la réunion de la Commission de contrôle mixte à Moscou les 17-18 août 2006. Il affirmera que le règlement devait être basé sur la position unilatérale des dirigeants georgiens. Ainsi, par la faute de la partie géorgienne qui a plus tard complètement refusé de continuer son travail dans le cadre de la Commission de contrôle mixte, le processus de négociations s'est trouvé dans l’impasse. Le 12 novembre 2006, un nouveau referendum sur l’indépendance et de nouvelles élections présidentielles (auxquelles Edouard Kokoity a été réélu à une majorité écrasante) ont eu lieu en Ossétie du Sud. En même temps, dans certains villages géorgiens de l’Ossétie du Sud Tbilissi à organisé des ‘’élections alternatives’’ perçues de provocatrices et un ‘’référendum’’ à l'issue desquels des responsables qualifiés de marionnettes et dirigés par Dmitri Sanakoev ont été installés. Depuis fin juin 2007, les géorgiens ont intensifié leurs efforts de concentration massive de troupes armées dans la zone du conflit et autour d’elle. Le 7 août 2007, la partie géorgienne a accusé la Russie d’avoir violé l’espace aérien et d’avoir frappé d’une fusée, la station de radiodétection dans la zone du conflit osseto-georgien. Elle déclenchera ainsi une bruyante campagne anti-russe sur l’arène internationale. Le ministère des Affaires étrangères et l’Etat major de l’armée de l’air de la Russie ont démenti cette accusation. Les résultats du travail des experts russes qui avaient visité Tbilissi les 16 et 17 août 2007, ont permis de faire la conclusion qu’il s’agissait une flagrante provocation anti-russe. Les ‘’preuves matérielles’’ présentées constatées par les experts contenaient des fragments des fusées différents. La partie géorgienne a refusé de continuer l’investigation commune. Le 4 mars 2008, le parlement de l’Ossétie du Sud a adressé au Secrétaire général de l’ONU, au Président de la Russie et aux Chefs d’Etat de l’UE et de la CEI la demande de reconnaître l’indépendance de la République. La situation autour du règlement du conflit abkhazo-géorgien se déroulait analogiquement d’une façon similaire. Le 14 mars 1994, les parties géorgienne et abkhaze ont signé, par l’intermédiaire de la Russie, l’accord de Moscou sur le cessez-le-feu et la séparation des forces. Sur la base de ce document et de la décision ultérieure du Conseil des Chefs d’Etat de la CEI, des forces collectives de maintien de la paix ont été déployées autour de la zone à partir de juin 1994. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a créé la Mission d’Observation des Nations Unies en Géorgie. En 1994, il a été formé le Groupe des Amis du Secrétaire général de l’ONU pour la Géorgie avec la participation de la Russie, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France et des Etats-Unis. La Russie a aussi reçu le statut de facilitateur fixé dans la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le 19 janvier 1996, le Conseil des Chefs d’Etat de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) a adopté la décision «Sur les mesures du règlement du conflit en Abkhazie, Géorgie», imposant des restrictions sur les relations officielles avec l’Abkhazie dans le domaine du commerce, de l’économie, des finances, des transports et d’autres. Les 6 et 7 mars 2003, la rencontre entre le Président de la Russie Vladimir Poutine et le Président de la Géorgie, Edouard Chevardnadze s’est tenue à Sotchi avec la participation de la partie abkhaze. La rencontre a débouché sur l’adoption de la décision visant à créer trois groupes de travail avec la participation de la Russie, de la Géorgie et de l’Abkhazie : 1) sur le retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur d’un pays dans le district de Gali ; 2) sur la réouverture de la ligne ferroviaire directe Sotchi – Soukhoum – Tbilissi ; 3) sur la modernisation de la cascade ‘’centrale hydroélectrique d’Ingouri’’. Malheureusement, le travail entamé dans ces directions échouera après l’arrivée au pouvoir en Géorgie de Mikhaïl Saachaakvili. Dans les années 2004 – 2005, les garde-côtes géorgiens ont à maintes reprises retenu ou tiré sur des cargos turcs mettant le cap sur l’Abkhazie. A cet égard, Soukhoum a suspendu sa participation dans les processus de négociations.. Le 18 juin 2008, le parlement géorgien a adopté un règlement portant sur des activités des forces de maintien de la paix en Abkhazie et en Ossétie du Sud, dans lequel ces activités ont été représentées comme l’une des principales barrières sur la voie du règlement pacifique du conflit. A ce propos, le gouvernement géorgien a été chargé d’entamer des procédures visant à cesser les opérations de maintien de la paix en Abkhazie et en Ossétie du Sud, à annuler les organisations et les accords internationaux correspondants et à effectuer un retrait immédiat du contingent des forces collectives de maintien de la paix du territoire de la Géorgie afin de les substituer par les forces de police internationales. La situation dans la haute vallée de la Kodor s’est aggravée en juin 2006, les forces de police et les unités de combat géorgiennes s'y étant introduites en violation du Traité de Moscou de 1994. Le gouvernement géorgien a annoncé avoir mené dans la gorge de Kodor une opération policière pour ‘’restituer l’ordre constitutionnel’’. Le 13 avril 2007, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté la Résolution 1752 qui confirme le rôle stabilisateur des forces collectives de maintien de la paix, et contient un appel à la partie géorgienne d’assurer que la situation dans la vallée haute de la Kodor soit conformée au Traité de Moscou de 1994, et de coordonner immédiatement les documents sur le non recours à la force entre Tbilissi et Soukhoum, de retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur d’un pays.

 

Ayant ignoré les dispositions de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU 1752, la partie géorgienne a continué à accumuler la présence de ces forces armées et policières dans la haute vallée de Kodor. Forces qui atteindront vers août 2008 le nombre 2500 personnes. En août 2007 – mars 2008 les observateurs militaires de la MONUG ont enregistré sur le territoire d’Abkhazie 26 vols des drones qui menaient les activités de reconnaissance en violant publiquement l’Accord de Moscou de 1994 et les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU. Ainsi, la partie géorgienne a bloqué le processus de négociations rendant impossible la concordance des conditions de l’assurance de la sécurité et du développement social et économique normal de l’Abkhazie, et la résolution des problèmes urgents de la population. Dans ce contexte le 6 mars 2008 le ministère des affaires étrangères russe a envoyé au Comité exécutif de la CEI une note officielle informant que la Fédération russe par la force de changement de la situation ne se considérait plus attachée aux dispositions de la décision du Conseil des chefs des Etats de la CEI ‘’sur les mesures concernant le règlement du conflit en Abkhazie, la Géorgie’’ date du 19 janvier 1996, qui imposaient l’interdiction de l’établissement des liaisons commerciales, financières, de transport et autres avec l’Abkhazie au niveau d’Etat. Il est à noter que le Groupe des amis du Secrétaire général de l’ONU pour la Géorgie a recommandé plusieurs fois de lever les sanctions économiques à l’égard de l’Abkhazie. Cette recommandation a été confirmée par le Conseil de Sécurité de l’ONU dans sa résolution 1781 du 15 octobre 2007. Le 16 avril 2008 Vladimir Poutine a chargé le gouvernement russe, l’appareil exécutif fédéral et celui des sujets de la Fédération de Russie d’assurer la protection multilatérale des droits, des libertés et des intérêts légitimes des citoyens de la Fédération de Russie qui habitaient l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Dans ce but on a prévu d’assurer la coopération avec les autorités actuelles de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, y compris dans les domaines commercial et économique, social, technique et scientifique, dans la sphère de l’information, de la culture et de l’éducation. Sur le fond des provocations continues de la part de la Géorgie, ses actes de caractère de déstabilisation ainsi que l’escalade des tensions dans la zone du conflit entre l’Abkhazie et la Géorgie le 29 avril 2008, la partie russe a pris décision de renforcer les forces collectives de soutien de la paix de la CEI dans les limites du nombre défini par la décision du Conseil des chefs des Etats de la CEI du 22 août 1994. Au cours des pourparlers avec Mikhaïl Saakachvili à Saint-Petersbourg le 6 juin 2008 et à Astana le 6 juillet 2008, le Président russe Dmitry Medvedev insistait qu’il était nécessaire pour la Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud de signer des accords sur le non recours à la force et sur les garanties de la sécurité, et de parvenir à un arrangement quant au retrait des forces armées et des formations policières géorgiennes de la haute vallée de Kodor et la désescalade de la crise dans la gorge. La nuit du 7 au 8 août 2008 sera la culmination de la politique des provocations de la part de Tbilissi. La partie géorgienne, malgré ses déclarations de fidélité au principe de non recours à la force faites par M. Saakachvili quelques heures la veille, à déclenché les hostilités contre l’Abkhazie du Sud usant des armements lourds et le matériel de guerre (aviation, chars, obusiers, systèmes des lance-roquettes). L’état-major des forces mixtes de maintien de la paix a subi une frappe massive, les postes d’observation des forces mixtes de maintien de la paix, des quartiers résidentiels, des cimetières, des monuments du patrimoine culturel ont été couverts des coups de feu ciblés. Des obus ont détruit le bureau de l’OSCE où se trouvaient les observateurs de cette organisation. Le 8 août dans la journée les forces géorgiennes sont entrées à Tskhinval. Les militaires géorgiens des forces mixtes de maintien de la paix qui avaient quitté leurs positions avant l’attaque et qui avaient tiré sur leurs camarades du contingent de maintien de la paix ont joint les opérations de combat de l’armée géorgienne. Pour briser l’attaque géorgienne, tenir les engagements de la Russie, selon l’Accord de 1992 et exercer le droit à l’autodéfense prévu par l’Article 51 de la Charte de l’ONU, les formations des forces armées de la Fédérations de Russie ont reçu les ordres d’entrer en Ossétie du Sud pour assurer l’appui aux soldats de la paix russes. Après la libération de l’Ossétie du Sud et la destruction des positions géorgiennes qui bombardaient son territoire, le 12 août 2008 le Président russe Dmitri Medvedev a pris la décision de terminer l’opération car elle avait été accomplie. La sécurité des forces russes de maintien de la paix et de la population civile était rétablie. Le 10 août 2008, tenant compte de l’attaque des forces armées géorgiennes contre l’Ossétie du Sud et divulgation des plans de l’opération analogue contre l’Abkhazie, la Russie a déployé dans la zone du conflit entre la Géorgie et l’Abkhazie un détachement armé de troupes aéroportées. Sa tâche majeure était d'éviter toute répétition de la situation dans laquelle les soldats de paix russes ont péri à Tskhinval au cours de l’attaque géorgienne du 8 août 2008, d’empêcher la relocalisation des hostilités sur le territoire de l’Abkhazie, de défendre des citoyens de la Russie et la population civile, et de prévenir la catastrophe humanitaire. Le 12 août la partie abkhaze a entrepris une opération de délogement des formations militaires géorgiennes de la zone de gorge de Kodor et d’établissement de son contrôle de la haute vallée de Kodor. Le 13 août la gorge a été remise sous la responsabilité de l'administration civile de la région Goulripche de l'Abkhazie. Suite à l'attaque géorgienne contre l'Ossétie du Sud, 64 militaires russes, dont 12 personnes des forces de maintien de la paix, ont péri et 323 militaires ont été blessés. Les victimes parmi les civils s'élèvent à près de quinze cents personnes. Des dizaines de milliers de civils de l'Ossétie du Sud sont restés sans abri, sans eau et sans nourriture. En quatre jours, 35 mille réfugiés ont franchi la frontière russe. Le 25 août 2008, les deux chambres de l'Assemblée fédérale de la Russie ont adopté à l'unanimité la déclaration qui appuyait l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Elles ont recommandé au pouvoir exécutif d'effectuer les procédures nécessaires visant à la faire reconnaître par la partie russe en réponse à la demande officielle de la part de Tskhinval et de Soukhoum. Le 26 août 2008, le Président russe Dmitry Medvedev a signé les décrets sur la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie par la Fédération de Russie. L'arrivée au pourvoir de Mikhaïl Saakachvili a vu le processus de militarisation de la Géorgie connaître des proportions démesurées par rapport aux besoins de défense du pays et s'est étendue sur pratiquement toutes les sphères de la construction militaire, En 2007, le nombre du personnell militaire géorgine a dépassé 32 mille personnes ce qui est deux fois plus que la « valeur optimale »recommandée à l partie géorgienne par des spéciallistes américains en 2005. En juillet 2008, le personne militaire géorgien a été augmenté jusqu'à 37 mille personnes. Plusieurs pays de l'OTAN et nombre d'autres Etats ont mené une politique cohérente visant à accorder à la Géorgie une assistance militaire considérable. De plus, des articles à usage militaire ont souvent été livrés à titre gracieux ou à des prix particulièrement bas. D'après des informations officielles, le rôle le plus actif dans le renforcement des forces armées a été joué par les Etats-Unis, la Turquie, la Bulgarie, la République tchèque, l'Ukraine, l'Israël, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, la Suède, la Bosnie-Herzégovine, la Pologne. Un nombre particulièrement grand d'armements offensifs a été livré en Géorgie par l'Ukraine entre février et juillet 2008,

 

Après les événements de août 2008, les Etats-Unis et quelques autres pays ont déjà déclaré qu'ils procédaient à un réarmement massif de la Géorgie. Le Ministre géorgien de l'Intérieur Vano Merabishvili a déclaré que « la guerre n'est pas encore terminée ». Mikhaïl Saakachvili s'est prononcé dans le même sens. L'incapacité chronique des dirigeants géorgiens de parvenir à un accord concernant leurs engagements dans le cadre des accords internationaux sur le règlement en Ossétie du Sud et en Abkhazie s'est aussi pleinement manifestée dans les relations bilatérales entre la Géorgie et la Russie. Quand, en 2005 Moscou et Tbilissi sont parvenus à un accord de principe sur le retrait total de bases militaires russes du territoire géorgien avant le début de 2008, la partie intégrante de l'accord était l'engagement de la part de la Géorgie de ne déployer dans le pays aucune base militaire étrangère et d'adopter une loi en la matière. Cet accord prévoyait la mise en place d'un centre russo-géorgien antiterroriste, étant donné que dans le passé le territoire géorgien a été à plusieurs reprises utilisé par des terroristes pour préparer et organiser des attaques contre la Fédération de Russie.

 

La Russie a correctement, et avant terme, retiré ses bases de la Géorgie. La partie géorgienne quant à elle ne s'est acquittée d'aucun de ses engagements pris dans le cadre des accords mentionnés russo-géorgiens

 

Fatime Chérif pour lejourguinee.com, 27.12.2008